Pourquoi la finance est-elle si importante ?




La finance joue un rôle si primordial dans le développement économique de quatre points différents :


1.       Elle met en commun l’épargne par le biais de la diversification et de la gestion des risques ;
2.       Elle facilite l’échange de biens et de services grâce à la réduction des coûts de transaction ;
3.       Elle améliore la répartition du capital grâce à la production d’informations ex ante sur les opportunités d’investissement ;
4.       Elle augmente la propension des investisseurs à financer de nouveaux projets par le biais de contrôles ex post et d’une gouvernance d’entreprise.
Au regard du premier point, il s’agit de se concentrer sur la création de l’épargne. Bien que la littérature néoclassique sur la croissance économique se focalise sur la primauté de l’épargne. Peu d’investisseurs isolés possèdent le capital nécessaire pour financer ces projets. En outre, même ceux qui possèdent ce capital peuvent être réticents à l’idée d’investir une part considérable de leur richesse dans un unique projet risqué. En l’absence d’un mécanisme permettant de diversifier les risques dans différents projets, les investisseurs individuels préfèrent ainsi consacrer leur argent à des projets à faible risque et à faible rendement. Une telle stratégie d’investissement a un effet négatif sur la croissance et l’innovation. L’échec d’un projet ne pouvant entraîner l’échec des autres, la diversification permet de réduire le risque total supporté par chaque investisseur et incite à investir dans des projets à rendement élevé.
Le deuxième point se rapporte que l’efficacité d’un système de paiement dépend de la spécialisation et la division du travail .
Le troisième point fait référence au fait que le crédit est une activité nécessitant beaucoup d’informations. La collecte d’informations sur la viabilité d’un projet donné ou la solvabilité d’un emprunteur donné implique des coûts fixes importants, et les intermédiaires financiers qui regroupent de nombreux petits investisseurs se répartissent autour de ces coûts fixes.
Le quatrième point concerne la capacité et les motivations des individus qui fournissent le capital à surveiller les chefs d’entreprise. Un système fournissant aux chefs d’entreprise les motivations adéquates est plus susceptible d’optimiser la valeur à long terme de l’entreprise et, par conséquent, de mobiliser le capital en vue d’un investissement productif générateur de croissance. Cependant, les asymétries en termes d’information et le manque d’expertise limitent la capacité des actionnaires à contrôler les chefs d’entreprise. De plus, comme les actionnaires n’intègrent pas tous les avantages liés au contrôle des chefs d’entreprise, la surveillance se révèle parfois lacunaire.
Ces points n’ont pas tous la même pertinence pour tous les types de pays. Les deux premiers points sont relativement plus importants pour les pays en développement dont les systèmes financiers fondés sur les banques n’en sont qu’à leurs débuts. Dans ces pays, les sociétés sont en général des entreprises familiales et les projets d’investissement peuvent bénéficier d’un financement direct de la part du secteur public. A vrai dire, dans les pays très pauvres, l’un des rôles principaux du système financier consiste à fournir aux pauvres un endroit sûr où déposer leurs économies. Pour ce qui est des troisième et quatrième points, ils tendent à être plus importants dans les économies avancées disposant de systèmes financiers fondés sur le marché et dans lesquelles les sociétés appartiennent à des groupes importants de petits actionnaires.

ENCGA

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